Scoopsdeziguinchor.com : La 4ème édition du Congrés de l’Association pour le Développement de Woniack-Suzana (ADWS) organisée du 21 au 23 mai dernier a servi de tribune pour les populations locales de pointer du doigt l’enclavement mais également l’absence d’investissements et de politiques publiques au niveau de leur contrée
L’eau l’autre bataille des femmes de Woniack-Suzana et du Naran-Est
L’eau c’est la vie, a-t-on coutume de dire. Et pourtant l’accès à l’eau potable constitue un casse-tête pour les habitants du Naran-Est notamment ceux de Woniack-Suzana. « Nos puits tarissent vite et nous sommes obligés pour avoir accès à l’eau d’utiliser ces pompes à motricité humaine » se désole Satou Bodian. Une pratique qui n’est pas sans conséquence sur la santé de ces femmes et qui contraste vivement avec la politique du gouvernement qui plaide pour la réduction de la pénibilité de la gent féminine. « Nous consacrons plusieurs heures pour la quête de l’eau. Et nous sommes obligés de couper notre sommeil à partir de 5 heures à 6 heures pour rallier ces puits de fortune ; activité qui occupent une bonne partie de notre quotidien » renchérissent des jeunes filles de Woniack rencontrées tôt le matin au niveau ces points d’eau. Normal donc que ce fusse à l’unisson que les femmes de Woniack-Suzana qui font face à un besoin chronique d’accès à l’eau plaident pour l’érection de forages au niveau de leur contrée du Naran-Est pour soulager les communautés locales qui vivent quotidiennement un véritable calvaire.
Quid des questions de l’éducation prise en charge par les communautés ?
Les difficultés notées dans les écoles du Naran-Est, sont surtout liées aux mauvaises conditions d’accès à l’enseignement caractérisées par un manque d’équipements et de matériel pédagogique. C’est le cas de l’école élémentaire de Woniack crée en 1982 et qui dispose de trois salles de classes avec un effectif de 75 élèves. « En plus d’un abri provisoire construit par la communauté et de deux salles de classe construite par la collectivité et non encore achevée, nous n’avons pas ici un mur de clôture pour sécuriser l’école » renseigne Sidy Coly. Le directeur de l’établissement qui, entre autres difficultés, a fait également cas du manque de confort dans l’établissement et des déplacements récurrents de ses pensionnaires à Dar Salm distant de plus d’une vingtaine de kilomètres pour les besoins des examens et autres activités scolaires. « Et pour ces déplacements c’est toujours la communauté qui se mobilise pour la prise en charge du transport des élèves » argue-t-il. Avant de plaider la prise en charge de la mobilité des élèves en période d’examens, pour la construction d’un mur de clôture pour un bon environnement scolaire et la fin des abris provisoires qui influent, dit-il, sur les enseignements-apprentissages et du coup sur les résultats scolaires.
La prise en charge sanitaire : Un casse-tête pour les femmes
A Woniack, Suzana et le Naran-Est, l’amélioration de la santé des populations surtout des couches vulnérables, demeure un défi permanent à relever. Et ce du fait du faible niveau d’accès es populations aux sois de santé, de la faible qualité des prestations, voire de l’inexistence d’infrastructures sanitaires. Toute chose combinée à l’enclavement de ces localités ; une situation qui ne favorise point l’offre de santé posant ainsi d’énormes problèmes d’évacuations sanitaires. C’est le cas à Woniack où les femmes pour accoucher doivent aller à Courame distant de près d’une dizaine de Km ou à Dar Salam située à plus de 10 Km voire en Gambie Voisine. « Nous avons ici une maternité construite depuis 5 ans et qui tarde à fonctionner faute de matrone, de matériels sanitaires, etc » informe la présidente du GPF de Woniack-Suzana. Et pour Satou Bodian conformément aux directives des autorités étatiques les femmes sont obligées d’accoucher au niveau des structures sanitaires. Une mesure qui pousse les femmes sur le point d’accoucher a tenté de rallier les centres de santé de Courame ou de Dar Salam situés à des dizaines et dizaines de Km de Woniack. « Certaines femmes qui font souvent le trajet avec des motos Jakarta ou d’autres moyens de bord comme les charrettes finissent souvent par accoucher en cours de route sans assistance adéquate » déplore-t-elle. Et d’ajouter : « Dans de telles situations évacuer à nouveau la patiente par d’autres moyens de transport, (les hommes étant exclus de toute forme d’assistance en pareilles circonstances), pose davantage problème pour nous femmes de ces localités enclavées ». Si pour Satou Bodian il est totalement exclu dorénavant d’accoucher à la maison au risque de voir l’enfant privé de pièces d’état-civil, comment dès lors pallier à ces difficultés d’accès aux soins de santé, aux évacuations des femmes pour les besoins de leur accouchement à mille lieux de leurs localités ? Et à en croire la présidente des femmes de Woniack, c’est d’ailleurs pour éviter de tels calvaires liés à leurs évacuations que certaines femmes, des patientes, sont d’ailleurs obligées de laisser derrière elles leur progéniture et leur famille pour rallier avant terme les localités disposant de centres de maternité avec des possibilités d’hébergement pas toujours évidentes. Et si le nouveau poste de santé de Courame réalisé et inauguré par le PUMA il y a quelques jours permet de résorber une partie du déséquilibre dans la zone du Naran-Est, il n’en demeure pas moins que les femmes de Woniack-Suzana exhortent à nouveau les autorités étatiques à porter assistance à ces communautés pauvres, enclavées et qui manque presque de tout. Et ce, par la finition et l’équipement de leur maternité non encore opérationnelle. Satou Bodian et Fatou Coly Badienou Goxx de Suzanna expriment ici leur colère !