Avancée jihadistes vers l’Afrique côtière : Après le « vent de sable « , le « mal de mer » ? (Timbuktu Institute)

Le vent de sable sahélien ne doit pas fermer les yeux sur le mal de mer à venir. Va-t-on vers des liaisons dangereuses plus affirmées entre crime organisé et terrorisme sur les côtes ouest-africaines avec le glissement des théâtres d’opération dans un contexte où l’Est du continent connaît une montée inattendue du jihadistes?

Des pays comme le Bénin, le Togo voire le Ghana sont déjà conscients de l’ampleur grandissante du terrorisme qui, en réalité, a déjà traversé leurs frontières. Même si la menace d’une radicalisation locale est pour l’heure limitée, les recrutements de terroristes se multiplient avec des jeunes Ghanéens ayant rejoint Daech dès 2015.

Les récents conflits armés dans la région (Sierra Leone, Libéria) facilitent la circulation des armes dans un contexte de porosité des frontières et des arsenaux encore intacts aux mains d’acteurs transnationaux jamais aussi mobiles. Rien qu’à partir du Ghana, plus de 80 points d’incursions hors contrôle le long des frontières du Togo, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire font, aujourd’hui, de l’accès des groupes terroristes à la mer une réalité probante.

Le spectaculaire incident d’enlèvement d’étrangers en 2019 au Bénin devient aujourd’hui anecdotique avec la récurrence d’arrestations d’individus armés en provenance du Burkina Faso au Togo de même que le démantèlement de cellules terroristes dans ce pays.

La connexion entre réseaux terroristes et criminels depuis les couloirs sahéliens avec les cartels sud-américains fait planer le risque d’une aggravation de l’insécurité. D’ailleurs, aussi bien les Etats-Unis que l’Union européenne se sont déjà ouvertement engagés dans la prévention d’une telle situation tandis que ces mêmes pays côtiers sollicitent l’appui des instances internationales de lutte contre le terrorisme pour parer à toute éventualité. Si ce n’est déjà un peu tard !

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