Casamance/Affaire Bofa-Bayotte : La Chambre criminelle a rendu son verdict

Scoopsdeziguinchor.com : Dix acquittements, deux condamnés à six mois de prison assortis d’un sursis pour avoir purgé plus de 5 années de détention et deux condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité, en l’occurrence René Capain Bassène et Oumar Ampoy Bodian ! C’est le verdict rendu ce lundi par la Chambre criminelle dans l’affaire dite Bofa-Bayotte. Un délibéré qui n’agrée guère la défense qui compte interjeter appel.

Le juge a sérié les responsabilités dans la tuerie de Boffa-Bayotte. Sur les 15 personnes jugées dans cette affaire, 13 détenus ont ainsi recouvré la liberté. Ils ont dormi chez eux après avoir été placés sous mandat de dépôt depuis le 19 janvier 2018 pour 14 chefs d’accusation. C’est une décision de la Chambre criminelle du Tribunal de Grande instance de Ziguinchor qui a tenu ces audiences du 17 mars au 5 avril 2022. La Chambre criminelle a aussi condamné à la réclusion criminelle à perpétuité lors du délibéré de ce lundi 13 juin, René Capain Bassène et Oumar Ampoy Bodian.
Cette peine met en rogne les conseils des accusés qui vont rester en prison à vie. «Cela est injuste et incompréhensible lorsqu’on dit que nous sommes dans un Etat de droit ; et nous avons toutes les raisons de frissonner et d’avoir peur», souligne Me Clédor Ciré Ly à l’issue de ce verdict. Et pour l’avocat de la défense, René Capain Bassène et Oumar Ampoy Bodian, condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité ainsi que César Atoute Badiate condamné lui par contumace ont été catalogués comme étant des éléments politiques. Et si César Atoute Badiate était reconnu comme un chef de guerre, Maître Clédor Ciré Ly estime que René Capain Bassène travaillait pour la paix et avait la chance de parler à tous les chefs de guerre.
«Tout comme, dit-il, Oumar Ampoy Bodian qui était lui dans des structures reconnues par l’Etat et qui faisait des réunions avec des organes de l’Etat et avait été en rapport avec toutes les institutions, les Ong et les puissances occidentales qui s’activent pour la paix en Casamance.» Suffisant pour Me Clédor Ciré Ly de qualifier ce verdict à l’encontre de ses deux clients d’injustice criarde.
«Et pour ce qui est de M. Ampoy, il m’a demandé de faire appel immédiatement ; et quant à René Capain, tout le monde a appris qu’il voulait se suicider parce qu’il s’estime fondamentalement innocent ; mais nous ferons tout pour qu’il renonce à ce projet», argue-t-il. Car pour l’avocat de René Capain Bassène, le dessein de l’Etat est de justifier certaines pratiques. «Et mon client devrait, espère-t-il, comprendre et savoir qu’il y a des voies de recours ; et qu’ils peuvent ensemble rencontrer des juges qui pourraient écouter et entendre.»

 

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