Scoopsdeziguinchor.com : Le 4 avril ! Un événement national au Sénégal qui coïncide également avec la célébration par la communauté internationale de la journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines et à l’assistance à la lutte antimines. Et ce, sous le thème cette année de : « sécurité, paix, développement ». Occasion en outre pour le Centre National d’Action Antimines au Sénégal (CNAMS) par la voix de son directeur Barkham Thiam de faire l’état des lieux ; non sans manquer de constater les progrès engrangés par son organisme sur le plan du déminage
C’est vers les 1990 que les mines ont fait leur apparition en Casamance et donné un cours nouveau à cette crise déclenchée en 1982. Et ce, avec leurs lots de morts, de mutilés, de villages abandonnés, de champs désertés, etc. Des scénarii d’horreur qui avaient de quoi inquiéter plus d’un dans la partie sud du fait d’un bilan très lourd de plusieurs centaines de victimes enregistrées à ce jour. Une problématique remise à nouveau au gout du jour à la faveur de la journée de la lutte antimines célébrée ce 4 avril par la communauté internationale. « Nous en sommes à 831 victimes de mines directes et indirectes, civiles et militaires ; et ce, avec une forte recrudescence notée en 1994-1995 au niveau de localités en profondeur » a d’ailleurs soutenu le directeur du Centre National d’Action Antimines au Sénégal (CNAMS). Et pour les zones d’accidents, Barkham Thiam en plus des localités en profondeur, a fait cas de celles qui ont été témoins de l’escalade armée, des zones également d’accès aux champs, aux vergers et rizières ainsi que les axes qui relient différentes localités. Et en plus pour M Thiam, la tranche d’âge malheureusement la plus affectée par les accidents par mines constitue les jeunes très mobiles engagés dans des travaux de pâturage, des activités de cueillette, etc. Les femmes également dans le cadre de leur devoir conjugal ayant trait à la quête de bois mort, de l’eau de puits, de leurs activités rizicoles ont, poursuit-il, payé le plus lourd tribut. Toute une composante de la population casamançaise encore et toujours hantée par les accidents par mines et plus que jamais préoccupée par la problématique mines. Et pour cause ! Même si à l’heure actuelle plus de la moitié des zones contaminées ont été déminées, il reste encore des zones loin d’être dépolluées et d’autres qui n’ont pas encore connu d’étude d’impact. D’ailleurs à en croire le directeur du CNAMS, une mission d’étude de l’impact des mines au niveau des trois régions de la Casamance avait été conduite en 2008. « Et les conclusions de cette étude ont abouti à une superficie de 3 100 000 m2 supposés contaminés par les mines et restes d’explosifs de guerre (REG) dont 1 200 000 m2 déminés ; soit un passif de 1 900 000 m2 à déminer » révèle Barkham Thiam. Le directeur du CNAMS pour qui la région de kolda et une bonne partie de la région de Sédhiou sont indemnes de mines. « Par contre le département de Goudomp et la région de Ziguinchor sont encore impactés par les mines et font toujours l’objet de zones à déminer » a-t-il laissé entendre.