Casamance/Reprise des bombardements de l’armée : Seyni Badji chargé de communication d’Asaninga sonne l’alerte

Scoopsdeziguinchor.com : La violence n’a aucune place nulle part dans le monde encore moins en Casamance région en proie à un conflit de près de 40 ans. Telle est la conviction de l’acteur du processus de paix Seyni Badji. Le responsable et chargé de communication du Groupe Asaninga, sensibilité civile du Mfdc, qui est sorti de son mutisme pour condamner la reprise des hostilités en Casamance

Justifiant dans la presse la reprise des bombardements dans la zone du Balantacounda qui polarise plusieurs localités des départements de Goudomp et de Ziguinchor, l’armée par la voix du Colonel Mactar Diop, patron  de la direction des relations publiques des armées (DIRPA) a indiqué que celle-ci s’inscrit dans le cadre normal de notre mission. Et il s’est agi, de l’avis du patron de la DIRPA, « de chasser, de traquer tout élément armé présent dans la zone, permettre à la population de vivre normalement et qu’elles retrouvent leurs terres ». Etant ainsi en opération dans la bande frontalière, le Colonel Matar Diop avertit que l’armée ira donc trouver les bandes armées où qu’elles soient sur le territoire régional. Un projet de ratissage qui n’agrée guère le responsable et chargé de communication du Groupe Asaninga, une aile civile du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (Mfdc). Seyni Badji se dit ainsi peiné et  par  la reprise des affrontements en Casamance et par les propos du Colonel de la DIRPA. « Certes l’armée a un rôle à jouer dans le cadre de la stabilité du pays, seulement la sortie du colonel de la DIRPA m’inquiète à plus d’un titre. Car si en tant que responsable de la communication de l’armée, il prône un ratissage sur l’ensemble du territoire régional, cela devient inquiétant » a-t-il martelé au correspondant du quotidien. Le chargé de communication de l’aile civile du Mfdc qui est d’avis que personne, ni l’Etat, ni le Mfdc, ni les populations ne pourra titrer un bénéfice de la reprise de la guerre en Casamance. « Et si l’Etat du Sénégal est entrain de sécuriser l’ensemble du territoire casamançais pour le bien des populations, le Mfdc dit également se battre pour ces mêmes populations » argue-t-il. Une manière pour Seyni Badji de s’interroger sur la place des populations civiles face à cette recrudescence de la violence dans la zone du Balantacounda. « Aujourd’hui à quel niveau se situe ces populations pour lesquelles l’Etat et le Mfdc disent protéger. Quelles sont leurs conditions actuelles ? Est ce que leurs enfants peuvent à aller aujourd’hui à l’école avec ces bombardements ? Et qu’est ce qu’ils vont devenir demain ? » S’exclame-t-il.  Mais suffisant pour inviter tous les acteurs à continuer de travailler pour permettre à tout le monde de s’inscrire dans la dynamique de paix, de comprendre et de maitriser tous les enjeux. « A notre niveau nous savons certes que nous sommes les derniers à s’impliquer dans ce dossier mais nous nous réjouissons d’avoir fait comprendre à beaucoup de combattants que nulle part dans le monde une guerre aura profité aux populations » assène-t-il. Et Seyni Badji de poursuivre : « La violence en Casamance, des morts en Casamance, ça suffit. Et aujourd’hui aucun belligérant n’a le droit de mettre en péril la vie des populations pour quelque intérêt que ce soit ». Et réitérant du coup son option résolue pour le dialogue et la paix définitive en Casamance, Seyni Badji invite à nouveau tous les acteurs, les parties prenantes à travailler à cela afin que tout le monde comprenne que 40 ans de guerre c’est largement suffisant en Casamance, dit-il.

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