La loi n° 2017-27 du 13 juillet 2017, portant Code de la presse, a été adoptée par l’Assemblée nationale le 20 juin 2017. Publiée au Journal officiel, elle tardera pourtant à être mise en œuvre, faute de décrets d’application. Selon le président de la République, ce sera chose faite dès le prochain Conseil des ministres de ce mois de janvier. Macky Sall, qui répondait à une question dans le cadre du Grand entretien qu’il a accordé à la presse nationale après son message à la Nation de ce 31 décembre 2020, demande tout de même une réorganisation du secteur. «On ne peut pas laisser les hommes d’affaires créer des organes de presse et en faire un moyen de pression ou de chantage…», dénonce le Président Sall. Il y a quelques jours, le même Macky Sall exhortait, en Conseil des ministres, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) à sévir contre les dérives constatées sur les sites en ligne, alors que le Code de la presse avait déjà mis en place un arsenal à même de prendre en charge toutes ces questions.
C’est sous le magistère du Président Wade que le projet commence à prendre vie. Et au moment où l’Assemblée nationale procédait au vote de la nouvelle loi, 8 années s’étaient déjà écoulées. Huit années pendant lesquelles il a fallu négocier et discuter. Mais très vite, le point concernant la dépénalisation des délits de presse installe la discorde. Pour les médias, les dispositions de la loi autorisant la privation de liberté doivent être expurgées du Code. Une partie de l’opinion, les gouvernants en tête, campent sur leur position et veulent maintenir l’embastillement des journalistes coupables de certains délits de presse. Petit à petit, la dépénalisation devient « déprisonnalisation », mais reste toujours un point de discorde.
Aujourd’hui, l’engagement du Président Macky Sall à signer les décrets d’application du Code de la presse sonne positivement aux oreilles des professionnels du métier désireux avant tout de redorer le blason d’une profession sous le feu des critiques.
Source : lequotidien.sn