Ce qui se passe au Sénégal au sujet des violences faites aux femmes est très inquiétant.
Les femmes sont la cible de harcèlements incessants et quand ce n’est pas de la cyber-violence, c’est directement à leur personne et à leur corps qu’on s’en prend.
Nous devons faire beaucoup plus pour que les femmes se sentent en sécurité au Sénégal et avant tout briser le tabou du viol qui est largement minimisé. Il faut encourager les femmes à parler, c’est la seule façon de lutter.
La violence contre les femmes est un fléau parallèle aux inégalités. Les comportements sexistes et les violences sexuelles sont liés notamment à la persistance dans la société des inégalités entre les femmes et les hommes. Cette violence contre les femmes est perpétuée par des lâches et des criminels, mais quand il est question de viols sur des enfants, là il s’agit de monstres.
Malgré la promulgation en janvier 2020 de la loi criminalisant le viol et la pédophilie, les prédateurs sont en recrudescence et désormais, il ne se passe aucun jour sans que les médias ne parlent de viol, de pédophilie ou d’actes de barbarie à l’encontre des femmes et des enfants.
Pour qu’une société parvienne à protéger ses enfants et à prévenir des violences sexistes et sexuelles à l’école, il faut que son institution ait un discours autoritaire fondé sur le respect et la règle, et soit doté d’outils de prévention et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles à l’école.
Il n’y a plus de temps à perdre. Le gouvernement doit adopter de toute urgence une politique ferme pour lutter contre les abus sexuels en milieu scolaire. Ce qui s’est passé dans un CEM de la banlieue avec un professeur d’Anglais qui a engrossé trois de ses élèves en classe de 5ème est juste abject ! Trois vies détruites d’un coup par un éducateur.
Je veux rappeler que le rôle des adultes dans la prévention des violences sexistes et sexuelles est primordial et que si celui qui est censé protéger fait peur, alors qui protégera de la peur ?
La solution est dans l’amélioration de l’accès à la justice pour les femmes victimes de viol et dans la prévention de ce fléau. Le viol et les abus sexuels d’élèves constituent un problème très grave dans le milieu scolaire sénégalais. Il faut beaucoup de courage aux filles et aux familles pour signaler un abus et faire face à la stigmatisation et à l’isolement social consécutif.
La plupart de ces cas ne sont pas signalés et les criminels impunis restent dans la nature. Dans une société conservatrice aux mœurs imprégnées par un machisme ordinaire, il n’est pas rare d’entendre « qu’être un violeur ne définit pas une personne ». On vit dans un pays où les femmes sont abusées tous les jours et où elles taisent leurs souffrances. Il faut que cela cesse.
Cette désinvolture est grave. Alors stop ! Brisons le silence et disons non ! La répression doit être exemplaire !
Oumou Wane