Ce que l’on sait de la disparition volontaire de Diary Sow, l’étudiante sénégalaise qui a fini par donner signe de vie

Dans une lettre relayée par son parrain, la jeune femme de 20 ans, introuvable depuis le 4 janvier, s’explique sur sa disparition, sans lever totalement le mystère.

Sa disparition, signalée début janvier, avait suscité l’inquiétude de ses proches et des autorités. Trois semaines plus tard, Diary Sow, cette étudiante sénégalaise de 20 ans, scolarisée au lycée Louis-le-Grand à Paris, a fini par donner des nouvelles rassurantes. Les enquêteurs de la police judiciaire de Paris, saisis de ce dossier de disparition inquiétante, ont pu la joindre par téléphone. « Elle est libre et va bien », a indiqué une source policière vendredi 22 janvier à France Télévisions. Grâce à ce contact, les policiers savent désormais où se trouve la jeune femme, et ont la certitude qu’elle n’est pas en danger. L’enquête ouverte en France pourrait donc être refermée par le parquet de Paris.

Quelques heures plus tôt, Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Eau et de l’Assainissement du Sénégal, qui est également son parrain, avait relayé sur Twitter, avec son accord, les extraits d’une lettre que lui a adressée Diary Sow. Un texte qui confirme la thèse de la disparition volontaire, mais ne lève pas le voile sur les raisons exactes de cette fugue.

Le poids d’une notoriété grandissante ?

Depuis plusieurs jours, l’hypothèse d’une disparition volontaire, accréditée par plusieurs témoignages, tenait la corde. « Diary est vivante, elle va bien. Il faut la laisser tranquille, qu’on arrête de parler d’elle. Une chose est sûre, elle s’expliquera un jour ou l’autre, demain, dans un mois ou dans un an », confiait mardi, sous couvert d’anonymat, l’un de ses proches au Parisien.

Diary Sow avait passé les vacances de fin d’année à Toulouse chez sa meilleure amie, étudiante en médecine. Elle ne s’était pas présentée le 4 janvier à la reprise des cours au lycée Louis-le-Grand, une attitude qui ne lui ressemblait pas, selon ses proches. L’enquête a par la suite établi qu’avant de disparaître, elle était repassée dans sa chambre étudiante à Paris, d’où elle avait emporté des affaires personnelles.

Reste à savoir pour quelles raisons cette brillante élève en classe prépa de physique-chimie dans l’un des établissements les plus prestigieux de la capitale a choisi de disparaître sans prévenir personne. Le poids d’une notoriété grandissante dans son pays peut-il expliquer ce choix ? Diary Sow, lauréate d’un bac scientifique mention très bien, avait été désignée en 2018 et 2019 « meilleure élève du Sénégal », un titre remis par le président sénégalais Macky Sall lui-même. Certains de ses compatriotes l’auraient bien vue, dans un avenir plus ou moins proche, jouer un rôle important pour son pays.

Un roman au centre des spéculations

Un autre élément a pu troubler ceux qui se sont intéressés au dossier : les similitudes entre la fuite de Diary Sow et l’histoire racontée dans son roman Sous le visage d’un ange, paru en janvier 2020 (L’Harmattan). L’héroïne du livre, une jeune femme en quête de bonheur prénommée Allyn, disparaît à deux reprises. « Je veux fouler aux pieds tous les interdits, sortir des sentiers battus, refuser toutes ces règles convenues pour que rien ne bouge jamais. Je veux vivre sans contrainte aucune. Après n’avoir connu que le côté regrettable de la vie, l’heure est venue pour moi de jouir. A mon tour. Quels que soient les sacrifices que cela implique », explique ce personnage de fiction que d’aucuns raccrochent aujourd’hui à des événements bien réels.

Lors d’une séance de dédicaces organisée en septembre, Diary Sow expliquait ainsi sa démarche littéraire : « C’est très important pour moi de raconter les gens tels qu’ils sont, de ne pas se limiter à la surface. Je me dis qu’il n’y a pas d’ange, pas de démon. Tout le monde a des zones d’ombre, tout le monde a un masque qu’il porte selon les circonstances. »

Après avoir reçu sa lettre, le parrain de Diary Sow a pris contact avec elle, et a reproduit des extraits de leurs échanges sur Twitter. « Contrairement à ce que les gens semblent penser, aux paroles qu’on me prête, je ne renonce pas à ma vie d’avant, lui confie-t-elle. Ma famille mérite de savoir, en attendant que je trouve en moi le courage et la force de reprendre contact avec elle. Ceux qui cherchent une explication rationnelle à mon acte seront déçus, puisqu’il n’en a aucune. »

francetvinfo.fr

 

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