Niaguis/Retour populations déplacées : Bilass sur les pas de Bissine avec la bénédiction de l’ANRAC

Scoopsdeziguinchor.com : La dynamique de retour au bercail des populations déplacées enclenchée depuis deux ans semble irréversible en Casamance ; et ce, notamment au niveau de l’arrondissement de Niaguis, département de Ziguinchor. Ainsi après les populations de Bissine, de Bindjalou, etc. c’est au tour aujourd’hui de celles de la localité martyre de Bilass d’intégrer la dynamique pour un retour au niveau de leurs terroirs. Une volonté sous-tendue par un appel à l’ANRAC qui a répondu favorablement, pour un appui en vivres ; et ce, en perspectives du démarrage des travaux de nettoiement et de défrichement lancés ce week-end au niveau de Bilass

Pour le chef de village Cherif Diamé, c’est aujourd’hui toutes les populations de Bilass confondues qui aspirent à retrouver à leur tour leur terroir après plus de 30 ans d’errance. Et pour ce faire, Bilass entend, selon lui, réunir toutes les conditions nécessaires afin de parer à toutes contraintes qui pourraient annihiler leur fort désir de retour. C’est d’ailleurs tout le sens de l’appel lancé par les populations de Bilass pour un appui en denrées alimentaires en perspectives des travaux de défrichement entamés ce Week-end au niveau de leurs sites d’habitation longtemps abandonnés. Une requête satisfaite par l’ANRAC le jeudi dernier à travers une cérémonie de remise d’une importante quantité de vivres au chef de village de Bilass. Une rencontre qui a eu comme cadre la sous préfecture de Niaguis et rehaussée par la présence du sous-préfet de Niaguis, du directeur de l’ANRAC, des notables et jeunes de Bilass et de l’édile de Boutoupa Camaracounda.                              Le maire Malang Gassama pour qui ce don de l’ANRAC, qui permettra de faciliter la décision de retour des populations de Bilass, est venu à son heure. Un geste de l’ANRAC qu’entend accomplir également le conseil municipal de Boutoupa Camaracounda commune qui abrite, dit-il, le plus de villages déplacés et qui a payé le plus lourd tribut au niveau de l’arrondissement de Niaguis.

D’ailleurs au nom de son directeur général, le directeur technique de l’ANRAC et chef de l’antenne de Ziguinchor Ismaila Diédhiou est revenu sur la genèse de leur geste qui est selon lui consécutif à une demande venant des populations de Bilass pour un appui en vivres devant leur permettre de démarrer les travaux de nettoiement de leurs sites. Et c’est conformément à sa mission que l’ANRAC a, justifie-t-il, apporté cet appui et ce dans un contexte qui est loin d’être favorable du fait de la non disponibilité d’un budget, précise-t-il. Et une manière pour l’ANRAC de témoigner, selon lui, de son engagement à accompagner ces populations déplacées de Bilass mais également de l’arrondissement de Niaguis, l’ensemble des populations réfugiées ou déplacées de la Casamance qui sont dans cette dynamique de retour. Occasion pour le directeur technique de l’agence de remercier le sous préfet de Niaguis qui depuis son installation ne cesse d’avoir, dit-il, une oreille attentive pour les populations déplacées qui retournent et de s’activer à coté de l’ANRAC pour abréger les souffrances des populations. Et dans cette perspective, M. Diédhiou révèle que des activités sont entrain d’être planifiées avec les autres programmes publics pour voir comment renforcer les interventions de l’Etat  dans le cadre du retour de ces populations. Et un accent particulier sera mis, note-t-il, sur cet arrondissement pionnier  dans cette dynamique de retour.

Pour le sous-préfet de Niaguis, c’est en faveur de la sécurisation de la zone rendue effective récemment par l’armée que le noyau restreint des populations en attente de retour que constituent celles de Bilass et Boussoloum, a décidé d’intégrer le processus entamé depuis 2 ans et qui a valu le retour de beaucoup de villages. Suffisant pour Charles Birame Faye d’exhorter les populations de Bilass de matérialiser leur engagement sur le terrain pour pouvoir rentrer chez eux.

ENCADRE

L’enclenchement de ce retour des populations de Bilass qui sera matérialisé ce samedi avec le lancement des travaux de défrichement survient toutefois dans un contexte marqué par un accident par mines au niveau de cette zone. Selon des sources concordantes, c’est un véhicule de l’armée avec à son bord 5 hommes qui a sauté sur une mine et s’est renversé. Occasion saisie par une bande armée présente dans les parages pour s’attaquer au convoi militaire. Des deux militaires touchés par balle lors d’échanges de tirs, l’un succombera finalement à ses blessures. L’incident s’est déroulé entre 19h 30 et 20 h dans le secteur de Sikoum récemment libéré par l’armée.

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