Les cadres de Pastef France perdent un des leurs. Bocar Fofana a adressé sa lettre de démission à Ousmane Sonko dans laquelle il indexe le coordonnateur national des Cadres de leur parti au Sénégal. Le responsable adjoint de la Commission Enseignement supérieur et formation professionnelle accuse Bassirou Diomaye Faye.
Bocar Fofana démissionne de Pastef. C’est un Sénégalais de l’extérieur de moins pour le parti de Ousmane Sonko qui mise sur cette diaspora qui a largement contribué à la campagne internationale de levée de fonds qui n’a pas été du goût du ministre de l’Intérieur qui soupçonne des subsides étrangers et menace de dissoudre cette formation. «Pour le choix de la vérité, de la raison et des principes démocratiques», objet de cette lettre de démission adressée à Ousmane Sonko, ce «cadre indocile», comme il se définit, indexe le coordonnateur des Cadres de Pastef. «Pilotant les travaux sur le Projet de réflexion sur une proposition d’idéologie depuis avril 2020, l’équipe projet et moi-même, nous eûmes décontenancé injustement par un camarade emphatique, en l’occurrence le responsable du Moncap Sénégal (Mouvement des cadres patriotiques) et de la diaspora : le camarade Bassirou Diomaye Faye. Nos travaux eurent obéré volontairement par ledit camarade. N’ayant pas réussi à conduire les travaux jusqu’à leur terme (mars 2021), selon un référentiel scientifique et une planification bien ficelés par l’équipe, je démissionne et cède la place. Même s’il obstrua nos travaux depuis le mois d’octobre 2020, j’estime qu’aussi fine soit-elle, que ma part de responsabilité est engagée dans cet échec», explique-t-il. En «fervent défenseur» de la bonne gouvernance, M. Fofana dit ne pouvoir taire «ce principe de responsabilité qui brûle en (lui)». Il évoque, en outre, parmi ses motivations, «le fonctionnement médiéval et le management vertical très souvent ayant cours dans le Moncap France».
«Je croyais aux principes d’ouverture, de contradiction, d’émulation des idées…»
Bocar Fofana rappelle à Sonko que s’il s’est engagé en politique et dans le Pastef en décembre 2019, c’est parce qu’il est «convaincu que les injustices et les inégalités sociales au Sénégal n’étaient pas dues à une fatalité, mais le produit de choix politiques qui ont toujours favorisé quelques-uns au détriment de tous les autres Sénégalais». Mais aussi c’est parce qu’il croyait «fermement aux principes démocratiques, de tolérance, d’ouverture, de contradiction, d’émulation des idées, de challenge idéologique, de probité et surtout de fraternité, que le Pastef, son leader et ses militants laissaient entrevoir». Il poursuit : «Après quatorze (14) mois de militantisme, je rends ma carte d’adhérent, car je ne me reconnais plus dans le parti qui m’a donné envie de me battre pour le retour du progrès social, de l’éthique, d’une justice sociale et d’un Sénégal de tous.» C’est donc, «à contre cœur», mais aussi «par devoir et par vérité», qu’il dit s’éloigner de Pastef. Il a ainsi salué le «bon exemple de démocrate» qu’a été Seydina Sané avec qui il a «travaillé étroitement en distanciel pendant ces quatorze derniers mois pour manager et piloter la commission Esfp (Enseignement supérieur et formation professionnelle) jusqu’à la restitution finale de notre Rapport 2021, sans en découvrir le visage physiquement».
Le Quotidien a tenté de joindre Bassirou Diomaye Faye pour recueillir sa version, mais en vain. Le patron du Mouvement des cadres patriotiques n’a pas réagi à l’appel téléphonique ni au message WhatsApp
Source : lequoitidien.sn