Casamance/Processus de Paix : Robert Sagna, le Maître du jeu

Scoopsdeziguinchor.com : Si la grandeur d’un homme se mesure à l’aune de ses actions pour la paix, le développement et sur la portée que celles-ci ont sur les populations, les communautés à la base, Robert Sagna aura été sans nul doute un grand homme d’Etat, un grand artisan de la paix. Car ce commis de l’Etat aura, durant ces trois dernières décennies, pesé de tout son poids pour l’avènement de la paix en Casamance ; cette paix tant chantée sous nos cieux

Plusieurs fois ministre, d’abord sous la présidence de Senghor puis sous le magistère d’Abdou Diouf pendant 26 ans, député et maire de Ziguinchor pendant près de trois décennies, ce commis de l’Etat après une carrière politique bien remplie est devenu l’un des acteurs voire le principal négociateur pour le retour d’une paix définitive en Casamance, région en proie à près de 40 ans de conflit. Et lorsque le Ministre d’Etat Robert Sagna s’engageait pour la paix en Casamance, et ce au plus fort du conflit, le contexte n’était pourtant pas très indiqué pour le natif de Brin de s’opposer aux faucons et autres va-t-en-guerre du régime socialiste. Car son implication était mal vue du coté de certains tenants du pouvoir de l’époque surtout pour un cadre de sa trempe de surcroit casamançais bon teint que ses adversaires politiques suspecter à tort de connivence avec « l’ennemi ». Et dans le camp d’en face, son engagement n’avait pas manqué également de susciter des spéculations les plus diverses du fait que d’aucuns percevait l’homme comme le bras caché de l’État du Sénégal en Casamance. « L’ignorance de l’autre et la méconnaissance de la Casamance ont contribué à la pérennisation du conflit » n’avait-il cessé de clamer ; et ce pour faire fi de toutes ces allégations non fondées ; Car l’ingénieur agronome de formation ne fait jamais dans la dentelle quand il est question de paix et de développement en Casamance. Et c’est pourquoi d’ailleurs, sur les chemins tortueux de la paix et à la tête Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance (GRPC) qu’il a mis sur les fonds baptismaux, le Ministre d’Etat Robert Sagna n’avait cure des basses manœuvres du Centre pour le Dialogue Humanitaire (HD) dirigé à l’époque par le Comorien Saïd Abass Ahamed qui, après avoir recruté un membre du GRPC, s’était ligué ensuite avec le groupe de contact du Mfdc pour « plomber » la dynamique enclenchée sur le terrain par l’équipe du GRPC. Tout comme il n’en avait cure en outre de toutes ces manigances opérées à son encontre par des personnes malintentionnées et tapies dans l’ombre pour saper, dans le cadre de sa mission de paix, ses relations avec les chefs de guerre du maquis en l’occurrence César Atoute Badiate et Salif Sadio des mains de qui il avait d’ailleurs contribué à libérer des otages. Quid de la volte-face d’IRAPA, structure regroupant l’aile politique et militaire du front nord qui avait pourtant pactisé avec le GRPC dans le cadre de la recherche de la paix ? Autant d’écueils dressés sur le chemin de la paix parsemé d’embuches, et qui n’ont jamais pu ébranler la volonté du Ministre d’Etat Robert Sagna à investir et à s’investir pour mettre fin à un conflit qui n’avait que trop duré. Et pour cause ! « Ramener une paix définitive en Casamance et se tourner vers le développement socio-économique de la région » ! C’est la mission sacerdotale dont s’est depuis assigné le natif de brin. Et c’est à la tête d’ailleurs du Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance (GRPC), que le Ministre d’Etat Robert Sagna, va prôner une réponse collective et participative pour aller plus vite vers la paix définitive en Casamance. La sagesse conforme à son âge ayant permis à l’homme d’Etat et acteur de paix, de se rendre très tôt à l’évidence, et ce dès le début de la crise casamançaise, que l’efficacité de toute action pour la paix passe par la caution des populations. C’est ainsi convaincu que « la paix et la réconciliation doivent se bâtir au niveau local que Robert Sagna va, dans le cadre de sa mission de médiateur et de facilitateur impliquer les populations locales, voire les communautés à la base. Une volonté et une détermination de l’homme et de son équipe qui se sont traduites par l’organisation de forums à travers toutes les zones territoires de la Casamance naturelle ; notamment dans le Fogny, le Buluf, les Kalunayes, le Fognydiabang, le Balantacounda, le Kassa mais également en Gambie (Block) et en Guinée-Bissau (Athinthia) voisines. Et c’est également loin des tapages médiatiques, que le Ministre d’Etat et ancien maire de Ziguinchor a eu plusieurs contacts avec les parties prenantes au conflit notamment les combattants du Mfdc pour les convaincre à déposer les armes afin de s’orienter et de s’investir dans la paix et le développement socioéconomique de la région. Autant d’actions, autant d’initiatives qui ont beaucoup contribué à la signature des accords de paix de Mongone il y a quelques mois. C’est dire que cet octogénaire n’a jamais cessé des années durant d’œuvrer inlassablement pour la recherche et le retour d’une paix définitive en Casamance. En atteste ce fort témoignage de la Rédaction de scoopsdeziguinchor.com sur l’investissement pour la bonne cause du natif de Brin plus de 10 ans auparavant : « Dans la longue et difficile lutte pour la recherche d’une paix définitive en Casamance qu’ont menée certains commis de l’État ou autres organisations privées, vous êtes, Monsieur le Ministre d’Etat, celui que les Sénégalais de Casamance présentent comme l’acteur qui s’est le plus investi dans cette dynamique, ces dernières années. Un engagement qui n’a jamais failli même avec l’avènement du régime libéral et au plus fort de la gestion unilatérale du dossier casamançais par le président Wade », avait indiqué le Rédacteur en chef du groupe Scoops de Ziguinchor le 9 Janvier 2013 ; c’était dans le cadre de la cérémonie de remise du « Prix du Sénégalais de la paix en Casamance » qui a eu pour cadre l’Alliance Franco-sénégalaise de Ziguinchor et dont le Ministre d’Etat Robert Sagna fut le lauréat. Une rencontre mise à profit par toute l’assistance à l’époque pour valider et louer l’attachement passionnel de Robert Sagna à sa région. Tel le Professeur Nouha Cissé qui avait aussi salué ce jour là la grande, longue et sinueuse bataille pour la paix menée par le récipiendaire. «Un «parcours que beaucoup n’osent emprunter » témoignait le Professeur Nouha Cissé à l’endroit de Robert Sagna. Le ministre d’État et ancien maire de Ziguinchor dont le nom reste, hier plus qu’aujourd’hui, lié à la paix, au règlement de la crise en Casamance.

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