Scoopsdeziguinchor.com : Le Collectif des pêcheurs de Diouloulou a fait une sortie le mercredi dernier pour alerter l’opinion nationale et internationale sur « les réquisitions répétitives et arbitraires de ses matériels et produits » de pêche,
La colère du Collectif des pêcheurs de Diouloulou était bien réelle le mercredi dernier. Par la voix de son porte-parole du jour, ce Collectif est sorti de son mutisme pour fustiger les agissements dont font montre les agents du Conseil Local de Pêche Artisanale (CLPA) de Thiobon et les conservateurs de l’Aire Marine Protégée Kaakolaal-Blouf-Fogny de Baila.
« Nous sommes réunis aujourd’hui pour alerter l’opinion nationale et internationale sur notre profonde souffrance et indignation face aux agissements répréhensibles des agents du CLPA de Thiobon en connivence avec les conservateurs de l’aire marine protégée de Kaakolaal Blouf-Fogny » a laissé entendre Idrissa Sonko Porte-parole du Collectif des pêcheurs de Diouloulou.
Dans sa déclaration, M. Sonko s’est indigné contre les pratiques des agents du CLPA et de l’AMP de Baila qui procèdent, argue-t-il, à des réquisitions répétitives et arbitraires de leurs matériels de pêche en particulier ceux utilisés, dit-il, pour la technique traditionnelle.
« Cette technique ancestrale dite « barrage », initiée par la dame Fatima Diabang a toujours été au cœur de nos pratiques pour la pêche artisanale » note-t-il.
Une technique qui, de l’avis d’Idrissa Sonko, garantit une exploitation durable des ressources halieutiques.
Suffisant pour s’offusquer de l’acharnement dont fait l’objet les pécheurs de Diouloulou regroupés au sein de ce collectif.
« Depuis près de 5 ans nos matériels de pêche, filets et même les poissons capturés sont saisis sans aucun fondement juridique » assène-t-il.
Des réquisitions qui se font, croit-il savoir, en violation flagrante du code de la pêche du Sénégal qui régit, avance-t-il, l’exploitation des ressources halieutiques.
« Les articles 29 et 27 de ce code stipulent clairement les conditions dans lesquelles les sanctions peuvent être appliquées notamment en matière de confiscation des équipements de pêche » prévient M. Sonko.
Et pour ce dernier, ces réquisitions sans fondement fragilisent non seulement leurs moyens de subsistance mais également la cohésion sociale au sein des communautés.
« Nos communautés ont toujours partagé les liens séculaires de bon voisinage fondés sur la solidarité, la coopération et le respect mutuel ; ces liens constituent l’essence même de notre vie commune » soutient-il.
Une manière pour le porte-parole du Collectif de mettre en exergue ces acquis et ces valeurs qui sont, dit-il, sérieusement menacés aujourd’hui par les agissements des agents de l’AMP de Baila et du CLPA de Thiobon.
« Et en prétendant instaurer des frontières fictives dans les eaux maritimes sénégalaises, ces agents tentent de remettre en question l’accès libre et équitable des ressources à nos pêcheurs » déclare M. Sonko.
Idrissa Sonko pour qui une bonne partie du département de Bignona est approvisionnée en poissons à partir de Diouloulou.
C’est dire que ces réquisitions créent, ajoute-t-il, des tensions inutiles et remettent en cause, poursuit-il, l’harmonie qui a toujours prévalu entre eux et leurs voisins.
Et à l’en croire, en outre, la technique de pêche dite « barrage » pratiquée depuis des générations dans leurs communautés représentent un modèle unique de durabilité contrairement à d’autres méthodes de pêche qui peuvent avoir des effets destructeurs sur l’écosystème, dit-il.
« La méthode « barrage » qui a prouvé son efficacité dans la préservation de la biodiversité locale permet la capture sélective des espèces particulièrement le tilapia tout en assurant la régénération naturelle des stocks » rassure-t-il.
Du coup pour Idrissa Sonko, « en discréditant par tous les moyens cette pratique dite « Barrage » les agents du CLPA de Thiobon et les conservateurs de l’AMP ne font que démontrer leur méconnaissance sur les réalités locales et la nécessité d’une gestion durable des ressources halieutiques »
Et le porte-parole du Collectif d’appeler solennellement les autorités notamment le ministre de la pêche et de l’économie maritime, celui des forces armées ainsi que le procureur de la république à prendre leur responsabilité et à diligenter une enquête sur ces agissements.
« Nous rappelons que le Sénégal en tant que signataire de plusieurs conventions internationales sur la protection de la biodiversité a l’obligation de promouvoir les pratiques durables, telle que le barrage » a-t-il averti.
Avant de renchérir : « Il est impératif que des mesures immédiates soient prises pour mettre fin à ces pratiques illégales, respecter nos droits et que justice soit rendue aux pêcheurs de Diouloulou »