Initiée par le Laboratoire d’Agroforesterie et d’Écologie (LAFE) de l’Université Assane Seck de Ziguinchor, cette 1ère édition de l’école thématique Agriculture durable et changements climatiques est portée par un consortium d’Universités ; dont notamment l’Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ), Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Université Gaston Berger de Saint Louis (UGB), Université de Thiès (UT) et par le United States Aid (USAID).
L’objectif de cette rencontre qui a ainsi mobilisé enseignants- chercheurs et experts du secteur agricole est de favoriser les échanges sur les recherches et pratiques agricoles face aux changements climatiques, d’informer et de sensibiliser sur les enjeux des changements climatiques. D’ailleurs pour Siré Diédhiou, Enseignante Chercheur au département Agroforesterie à l’UASZ, cette rencontre de Ziguinchor apparait comme l’expression d’une prise de conscience face aux enjeux de développement durable qui interpellent toutes les communautés du monde. Il s’est agi donc pour tous les participants de partager et d’enrichir les savoir-faire des acteurs scientifiques et non-scientifiques via un réseautage, de soutenir et de stimuler la réflexion autour des stratégies. Et ce, dans un contexte où l’agriculture durable fait face, de l’avis de Siré Diédhiou, à trois défis majeurs. A savoir la production de beaucoup de nourriture diversifiée et de qualité partout et pour tous, l’adaptation aux changements climatiques et de façon plus spécifique la circonscription, au niveau local, des méfaits de ces changements par la lutte contre la salinisation, l’acidification et l’ensablement de nos rizières ainsi que la perte de fertilité de nos sols. « Selon la FAO, pour répondre à cette demande croissante, il va falloir augmenter la production agricole globale d’au moins 60% » a soutenu Siré Diédhiou. Et pour y parvenir, Siré Diédhiou préconise la mise en place des systèmes plus efficaces qui utilisent moins de terre, moins d’eau, moins d’intrants chimiques dans le but de produire plus de nourritures et de manière durable ; et de rendre les systèmes alimentaires plus résilients dans la perspective de produire plus et d’accroitre la durabilité des systèmes de production. Dans son intervention lors de la cérémonie d’ouverture de cette 1ère édition de l’école thématique sur la Promotion de l’agriculture durable face aux changements climatiques, l’enseignante chercheur de l’UASZ a en outre laissé entendre que l’accroissement démographique de la population mondiale estimée à 9 milliards d’ici à 2050 impose de nouveaux comportements afin de faire face aux défis de développement durable. Suffisant pour préconiser également la construction d’une panoplie de stratégies axée sur la diversification des ressources génétiques, la Gestion de l’eau et des sols ainsi que l’agroforesterie.
Professeur de Classe Exceptionnelle, Professeur en microbiologie à l’UCAD, le Professeur Ibrahima Ndoye est à son tour d’avis qu’il faut beaucoup travailler pour faire face aux défis des changements climatiques. « Des rencontres se font d’ailleurs un peu partout dans le monde ; c’est dire qu’il y a beaucoup de choses à faire sinon notre planète risque de disparaitre » a-t-il averti. Et face aux urgences le Pr Ndoye pointe du doigt d’abord les comportements des hommes qui sont responsables, argue-t-il, de ce qui se passe. Une manière de plaider pour le changement de comportements par rapport aux atteintes environnementales.
Pour rappel le programme de cette 1ère édition, qui a mis le focus sur les étudiants et agro-entrepreneurs, est construit autour des concepts de vulnérabilité des pratiques agricoles dans un contexte de changements climatiques et de leurs adaptations grâce à l’agro-écologie. Il vise à interroger, entre autres, l’analyse des recherches et pratiques agricoles dans un contexte de changements climatiques dans plusieurs domaines de l’agriculture (agronomique, microbiologique, génétique, pédologique, embouche, aquacole, gestion de l’eau, énergies renouvelables) ; l’application de la recherche face aux changements climatiques (salinisation, sècheresse, rareté des pluies, ensablement des rizières, rareté du pâturage, rareté des poissons) ; les stratégies agricoles et entrepreneuriales mises en place face aux changements climatiques. D’ailleurs faisant face à la presse en marge de cette rencontre, l’enseignante-chercheur Siré Diédhiou est revenue à nouveau sur les méfaits de ces changements climatiques et sur les stratégies qui doivent être mises en branle pour juguler ce phénomène.
Auteur: Tapha I. BADJI
Date de publication: 2019-12-03 22:42:28
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