Dépasser la rente démocratique ! Par Yoro Dia

A partir du moment où tout le monde reconnaît que nous avons réglé la question politique, notre ambition doit être de nous attaquer à la question économique afin que le prochain Président américain qui viendra puisse nous dire : «Vous avez profité du fait d’avoir été un havre démocratique pour transformer votre pays en havre économique.» Et nous devons avoir cette ambition dans les 10 ans. Un avantage comparatif qui ne sert pas à faire la différence ne sert pas à grand-chose. Nous avons plus besoin d’investisseurs américains qu’on nous rappelle que nous sommes un havre démocratique. On le sait, car quand les Américains s’étripaient pendant la guerre de sécession pour régler par le fer et le feu leurs contradictions politiques, dans les quatre communes du Sénégal, ces mêmes contradictions politiques se réglaient démocratiquement et pacifiquement, en organisant des élections. Maintenant, pour que le «havre de la démocratie» devienne un havre économique, il est urgent qu’on cesse de perdre du temps à chercher des solutions à des problèmes artificiels, comme le fait le dialogue national, ou que 90% du cerveau de nos hommes politiques soient piratés par la question électorale. Le premier prérequis pour que le «havre démocratique» devienne un havre économique est que la classe politique soit d’accord sur les règles du jeu qui ne deviendront plus l’objet de débat. Ainsi, les brillants cerveaux que nous avons dans l’espace politique, aussi bien dans l’opposition qu’au pouvoir, vont se concentrer sur la question économique. Si on réussit ce miracle, on rattrape Dubaï et Singapour.


La déclaration du Premier ministre canadien n’aura pas non plus été une surprise. Trudeau avait donné le thème, l’agenda et le ton bien avant son arrivée. Il estime que la promotion de l’homosexualité fait partie de la défense des droits de l’Homme. C’est son avis et son droit. Mais il est aussi de notre avis et de notre droit de lui rappeler que ce qu’on appelle universel est presque toujours «l’universalisation d’un particularisme». C’est un particularisme occidental de vouloir promouvoir l’homosexualité. Il serait donc de bon ton que nous aussi, dans la mondialisation, on apprenne à promouvoir certains de nos particularismes. La prochaine fois que le président de la République sera en visite au Canada, qu’on inscrive dans l’agenda des discussions la défense de la polygamie, pour voir la réaction des Canadiens. Leur rejet de ce particularisme leur permettra de comprendre notre rejet de leur particularisme. C’est dans ce choc des particularismes que l’Occident va redécouvrir une de ses valeurs qu’elle a tendance à oublier, et qui s’appelle le «relativisme culturel» en d’autres termes : Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà.

Source : Lequotidien.sn

Auteur: La Rédaction
Date de publication: 2020-02-19 23:25:10
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